Reseña del libro "Breveter l'inhumain: Patenting the Inhumane (en Francés)"
Breveter l'inhumain. C'est proprement l'humain qui en prend l'initiative, aujourd'hui comme hier. Aujourd'hui, il n'y a pas de dépôt de brevet, mais un droit d'usage qui vaut acquisition. L'Etat islamique utilise des techniques d'information sophistiquées pour inviter des jeunes désoeuvrés à commettre des atrocités. Jouer avec des têtes décapitées, crucifier ses ennemis, n'est-ce pas tellement jouissif et digne d'être diffusé ? L'internet montre l'horrible pour effrayer et captiver. L'anormal devient normal. Des gaz chimiques ravagent le Moyen-Orient. Des fous ici et là font feu de tout bois. Les armes de destruction massive prouvent enfin leur utilité. Des films à grand spectacle étalent la désolation. Des tas de cadavres jonchent le sol. Des corps sont mutilés, les villes dévastées. Toute velléité de vie est anéantie par le fanatisme. Tout soupçon de liberté est écrasé par la tyrannie. Le progrès est une notion peu perceptible à court terme. Certes, il faut admettre une avancée au cours des siècles. L'Inquisition a formellement disparu. On n'assiste plus à ses processions cagoulées. On vénère plus ses pieux instruments de torture, pervers et raffinés. L l'Habeas corpus, l'institution du jury, la séparation des pouvoirs, le contrôle de constitutionnalité, donnent le sentiment que le droit public aurait réussi à limer les crêtes de la violence meurtrière, mais celle-ci a encore des adeptes enfiévrés. Le plaisir de tuer, de massacrer, de déchirer l'humain, de l'entendre hurler, l'emporte chez tous les cinglés de la terre au détriment de la sérénité. Hélas, il y a toujours des industriels, des ingénieurs et des Etats qui trouvent intérêt à satisfaire leur demande insensée. L'histoire est devenue le lieu d'un échange macabre. Des savants et des juristes collaborent pour que le mal soit bien breveté.