Reseña del libro "Le Royaume de Siam et une Ambassade anglaise à Bangkok (en Francés)"
Le royaume de Siam s'étend entre les 4 et 22 degrés de latitude nord et les 96 et 102 degrés de longitude est. Il a pour voisins l'empire chinois, la Cochinchine, le royaume d'Ava, et les Anglais, qui, en Asie, sont plus ou moins voisins de tout le monde. On n'est point d'accord sur le chiffre de sa population: Mgr Pallegoix l'évalue à 6 millions d'âmes, sir John Bowring le réduit à 4 ou 5 millions. Quoi qu'il en soit, Siam ne saurait être mis en parallèle avec la Chine ni avec le Japon quant à la densité de la population. Le pays, couvert de montagnes abruptes et d'épaisses forêts, comprend de vastes espaces complètement inhabités; on y trouve le désert et la nature vierge à côté des plus belles plaines que le soleil tropical et l'inondation régulière de larges fleuves, tels que le Meinam, puissent féconder. La population n'est point homogène; elle se compose de races nombreuses, les unes originaires du pays, les autres fournies par l'immigration étrangère. D'après le calcul de Mgr Pallegoix, les Siamois y figurent pour 2 millions à peine; puis viennent les Chinois pour 1,500,000, les Malais pour 1 million, les habitants du Laos pour un nombre égal, les Cambogiens pour 500,000. Ici encore on retrouve la colonie chinoise, active, florissante, exploitant le sol et les principales industries, accumulant les capitaux, maîtresse du pays par le travail et par l'usure: singulière fortune de ce peuple qui, sans bruit, sans embarras, sans femmes (les hommes seuls s'expatrient), a fondé dans toutes les contrées de la Malaisie des établissements prospères...