Reseña del libro "Le Salon de 1841 (en Francés)"
"... La décadence de l'art, vu en grand, est un fait sur lequel on est assez généralement d'accord. C'est presque un lieu commun. On ne dispute guère que sur les causes, le degré et le caractère de cette décadence, et surtout sur les moyens d'y remédier. Nous n'agiterons pas ces questions. Il suffit à notre but d'énoncer, comme vérité historique démontrée, que, dès le milieu du XVIIe siècle ou même avant, les arts du dessin ont sensiblement décliné dans toute l'Europe civilisée. Cette déchéance est constatée de reste par l'infériorité relative de leurs produits. Mais cette infériorité se rattache elle-même à un autre phénomène moral dont elle n'est qu'un des effets immédiats, à savoir, l'affaiblissement graduel du sentiment esthétique dans les masses. L'art, en effet, n'est plus, comme en d'autres temps et d'autres lieux, un véritable besoin vital des peuples; il n'a pas disparu sans doute, et ne saurait disparaître complètement, mais il a dès longtemps cessé de figurer en première ligne, comme fait social, dans l'existence des nations modernes. Lié par son essence non-seulement au sentiment religieux, mais encore à un ensemble de croyances déterminées, il ne saurait vivre et subsister hors de cette atmosphère. Diminuez ou altérez cette force interne dont il est l'instrument, aussitôt son action languit et se dérègle, comme celle d'un membre dont les communications avec le centre vital sont interrompues. Resté sans fonctions sociales précises, il est rejeté sur le second plan comme un brillant accessoire..."